L’HISTOIRE DE l’AMERICA’S CUP

 

 

Qu’est-ce que l’América’s Cup ?

L'America’s Cup est une course de voiliers internationale qui a lieu environ tous les trois ans, qui comprend des éliminatoires et une finale, opposant un navire challenger au détenteur du trophée.

Seuls les équipages des pays ayant remporté la précédente course de la coupe et l’actuel détenteur de la coupe América peuvent participer aux courses éliminatoires de défenseurs !

En revanche, tous les pays peuvent participer aux épreuves préliminaires des challengers (coupe Louis-Vuitton), sans limite du nombre de bateaux par pays. Une série d'épreuves entre les challengers détermine l'équipage qui représentera son pays et rencontrera le vainqueur des courses de défenseurs.

Le challenger et le défenseur s'opposent alors pour la coupe lors d'une série de régates.

 

L’origine de l’América’s Cup

L'histoire commence en 1851 alors que l'empire britannique prépare l'exposition universelle de Londres.

Le Royal Yacht Squadron de Cowes, alors sûr de sa domination, organise autour de l'île de Wight une Coupe ouverte aux Yacht Clubs du monde entier.

C’est ainsi que de l'autre coté de l'Atlantique, les américains George Schyuler et John Cox Stevens avec quatre autres membres du New York Yacht Club, décident de former un syndicat et de confier la réalisation d'un voilier à l'architecte George Steers afin de participer aux régates britanniques.

La goélette mesurait 27,5 mètres à la flottaison, possédait une étrave fine, un large maître bau ainsi que des voiles de coton tissées à la machine, avec la bordure de sa grande voile fixée sur la bôme par des garcettes.

Elle fut mise à l'eau le 1er avril 1851, et baptisée " América " par défi à la suprématie maritime des britanniques.

En ce 22 août 1851, à la surprise générale, la goélette américaine America, barrée par John Cox Stevens, se défait triomphalement de quinze concurrents britanniques.

 

La naissance d’un défi

Le 21 juillet 1857, les américains décident de remettre ce titre en jeu et, à leur tour, invitent les Yacht clubs du monde entier à une compétition perpétuelle.

Ainsi est née l'idée était d’un défi nautique perpétuel et international.

En acceptant ce défi onze ans plus tard, l'anglais James Ashbury ouvre la voie à cent - cinquante ans d'America's Cup.

Certains hommes d'affaires ont perdu des fortunes pour essayer de la gagner. Souhaitant venger la flotte britannique qui n'avait subi que des revers depuis 1851, Sir Thomas Lipton se lança dans la construction de cinq défis pour la reconquête du trophée entre 1899 et 1930. Les cinq Shamrock ont toujours régaté en vain.

L'America's Cup est devenue en 150 ans le troisième événement sportif et médiatique au monde, après les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de Football.

La Coupe de l'América dépasse largement le domaine du sport. C'est le trophée des temps modernes, témoin de l'évolution du monde depuis un siècle et demi.

EVOLUTION DES BATEAUX

 

 

America ( 1851 )

 

 

Le temps des grands voiliers (1851 – 1920)

Les premières éditions de la Coupe se disputent sur d’immenses goélettes et cotres mesurant 40 mètres de long et dotés d'un équipage de plus de 60 hommes.

Les challengers traversaient l’atlantique pour venir affronter les bateaux des milliardaires américains.

Grande suprématie des américains qui garderont toutes ces années la coupe.

 

 

Les classes J (1930 – 1937)

 

Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe, une jauge est créée pour définir la taille, la surface de voilure et le poids des duellistes.

les Classes "J", apparaissent en 1930 parfaites machines à courir, marquent l'âge d'or de la Coupe aussi bien par leurs dimensions (40 mètres de long pour 8 de large et, surtout, 40 mètres au dessus de la ligne de flottaison) que leur surface de voilure (plus de 1000 m2).

Agé de 80 ans, Sir Lipton envoi son cinquième Shamrock, défier l'Enterprise américain.

Si la défaite est rude après les espoirs suscités lors de l'édition de 1920, le vieil homme se voit remettre par le NYYC une "friendship cup" de compensation.

Les douze mètres J ( 1958 – 1987)

 

Les Classes "J " disparaissent avec la seconde guerre mondiale et, lors de la renaissance de la Coupe, cèdent la place à des bateaux plus modestes : plus petits de moitié. Les 12 M "J" sont des voiliers plus modernes, pensés spécialement pour la Coupe de l'America .

En 1956, la Cour Suprême des États-Unis autorise deux changements fondamentaux dans les règles de la Coupe de l'America.

En 1983, c’est l’année mythique de la coupe de l’América qui voit la défaite américaine après 132 ans de domination, avec la victoire des Néo-Zélandais.

En 1984, les américains reprirent la coupe aux australiens.

Le défi fou (1988 ) : le plomb et la plume

Le 15 juillet 1987, les Néo-Zélandais lancent au club détenteur de la Coupe, le San Diego Yacht Club, un défi dans l'esprit originel de la Coupe de l'America.

Leur voilier est démesuré : 38 mètres de long, 7,90 mètres de large pour 18 tonnes.

Son unique mât supporte 600 m2 de voiles. Les Américains lui opposent un. catamaran de 18,30 mètres et gagnent !

 

 

Les classes América

Le duel de San Diego marque un nouveau tournant dans l'histoire de la Coupe.

Les bon vieux 12 M J représentent le yachting d'une autre époque, pendant que le catamaran ridiculise le monocoque.

Les plus grands architectes du monde se réunissent pour définir quel sera le nouveau voilier pour la Coupe de l'América.

Le choix se porte de nouveau sur une formule mathématique mais le bateau est plus long, plus puissant, plus rapide et surtout plus spectaculaire.

En 1995, pour la seconde fois depuis 1851, la coupe historique quitte l’Amérique, et s’envole pour la Nouvelle-Zélande, grâce à la victoire de l’équipage " Team New Zeland "

En 2000 - Team New Zealand (TNZ) garde la coupe, et défait Luna Rossa (Italie) L'équipe italienne " challenger " se fait écraser sur le score sans appel de 5 à 0 par un TNZ toujours aussi dominateur.

 

L’AMERICA CUP AUJOURD’HUI

 

La multiplication des candidats au titre, a conduit à mettre en œuvre la Coupe Louis Vuitton qui permet de sélectionner le meilleur des challengers.

 

Qu’est-ce qu’un syndicat?

Un syndicat ou club est un concurrent, une équipe en fait de l’épreuve. Pour l'America's Cup 2000, on comptait 12 syndicats, onze challengers et un "defender ", Team New Zeland.

Déjà de nombreuses équipes se constituent pour la prochaine Coupe en 2003.

 

La coupe Louis Vuitton LVC

La Coupe Louis Vuitton ou LVC ( Louis Vuitton Cup ) a quant à elle été créée en 1983, face au nombre croissant de challengers souhaitant défier le club détenteur de la Coupe depuis 1851, le New York Yacht Club.

Le but de la Coupe Louis Vuitton est de désigner, parmi tous les challengers, celui qui ira affronter le tenant de la Coupe de l’America, ou encore appelé defender.

Une victoire dans la Coupe Louis Vuitton ouvre au meilleur des challengers et à lui seul le droit, à partir de février 2003, de disputer l'America's Cup au tenant du titre (le "Defender", Team New Zealand), dans la même forme que la finale de la LVC.

Comme l'indique le slogan de Louis Vuitton, " il faut gagner la Louis Vuitton Cup avant de conquérir l'America's Cup ".

Les éliminatoires se courent en trois round robin (un round robin est une manche au cours de laquelle chaque bateau rencontre les autres challengers, les uns après les autres), une série de demi-finales reservée au six meilleurs, suivie de la finale.

Les régates du premier round robin (chacun rencontre tous les autres concurrents) confèrent 1 point, celles du deuxième round robin quatre points, et celles du troisième round robin neuf points.

C'est l'addition des nombre de points à la fin de chaque round robin qui détermine le classement des challengers.

Les six meilleurs challengers participeront aux demi-finales et les deux meilleurs demi-finalistes seront qualifiés pour la finale. Le vainqueur de la finale se qualifie pour rencontrer le défendeur, en l'occurence Team New Zeland.

 

Les dimensions d’un bateau Class América

Un monocoque " Class America " n'a pas de taille précise: il fait en moyenne 23 mètres de long et 4,5 mètres de large, le poids est de 25 tonnes au maximum.

Il doit être conforme à la jauge.

Etablie par un groupe international de designers, la jauge (qui relie par une formule mathématique la longueur du bateau, son déplacement et sa surface de voilure) constitue un défi pour les architectes navals puisqu'elle permet des centaines de combinaisons.

Même s'ils peuvent paraître similaires, les quelques 50 Class America construits à ce jour sont tous sensiblement différents.

 

Longueur 23 / 24 m
Largeur 4 / 5 m
Hauteur du mât 32 m
Tirant d’eau 4 / 5 m
Poids du bulbe 20 tonnes
Voilure au près 350 m²
Voilure au portant

dont spinaker

700 m²

480m²

Déplacement 16 / 25 tonnes

 

L’équipage

Ils étaient quarante sur les Classes J, onze sur les 12 M J, ils sont dorénavant seize équipiers sur un Class America moderne.

En fait, ce nombre est tout juste suffisant pour effectuer la plupart des manœuvres nécessaires au passage des bouées, ce qui accroît le rôle de l'équipage dans le succès (ou la défaite) d'un voilier.

 

Combien ça coûte?

De plus en plus conséquents d’édition en édition, les budgets des challengers de l'America's Cup 2000 oscillent entre 20 et 350 millions de francs.

Le Défi français figurait parmi les moins gourmands avec 54 millions de francs.

En revanche, les Italiens de Prada Challenge et le syndicat Young America dépassaient allègrement les 300 millions.

L'édition de 2003 semble confirmer l'escalade.

Dans la plus grande tradition de la Coupe, de nouveaux milliardaires s'attaquent à ce trophée mythique, dont les budgets pourraient dépasser les 55 millions de dollars.

En 1987, " French Kiss ", premier challenge français moderne a atteint les demi-finales de la Coupe Louis Vuitton. Cette performance a été égalée par le défi de l'an 2000, 6ème Sens. Troisième événement médiatique mondial, la Coupe de l'América n'intéresse pas grand monde en France, à part une poignée de marins avertis.

 

Avenir

Le 1er mars 2001, la première date limite d'inscription arrive très vite et, d'ores et déjà, il semble que la XXXIe mise en jeu de l'America's Cup attise toutes les ambitions.

 

LES TECHNIQUES DE COURSE

 

Comment se déroule une régate?

Les régates ont lieu en duels ou match-racing, c'est à dire à un contre un, sur une distance de 18,55 milles nautiques (34,35 km).

Depuis 1995, les régates se disputent sur un parcours de type "banane", ce qui signifie que, dans l'axe du vent dominant, les deux bateaux doivent effectuer trois allers ("bords de près") et trois retours ("bords de portant" ou "de vent arrière"), d'une longueur d'environ 3 miles (5,5 Km).

 

Les bases du match-racing

 

L'essentiel pour gagner la Coupe n'est pas d'être le plus rapide, mais de contrôler son adversaire.

Le match-racing, est un art particulier de la régate.

Bien que régi par les règles de l'IYRU (règles internationales pour voiliers et planches à voile), certaines modifications et quelques compléments changent les termes du combat afin de le rendre plus spectaculaire.

Dans un duel, le principe fondamental n'est pas d'aller plus vite que son adversaire, mais de passer la ligne d'arrivée avant lui.

Toute la base du match-racing s'appuie donc sur cette prise du contrôle : le bateau de tête doit naviguer de telle façon qu'il protège sa position en emmenant son adversaire dans une zone défavorable pour progresser vers le but et en l'empêchant de bénéficier des zones favorables du plan d'eau.

Après le départ, le bateau de tête est en situation de défense tandis que l'adversaire, le bateau suiveur, est en position d'attaque.

Les 7 manœuvres qui font la course

 

 

Le départ

Les écarts au départ sont, en moyenne, de quelques secondes. Il est donc difficile de déterminer le bateau de tête avant le premier croisement des deux adversaires. Notons, toutefois, que le contrôle d'un adversaire s'effectue de façon radicalement différente avant et après le départ. Avant le coup de canon du départ, l'objectif est de prendre non seulement un départ dans la zone la plus favorable, mais surtout de prendre l'ascendant sur son adversaire. Le contrôle s'effectue donc derrière l'adversaire pour l'empêcher de manœuvrer.

 

Les positions de contrôle

Un voilier se déplaçant dans un flux d'air qui le propulse, va le dévier et le perturber. Cette notion de " dévent " ou d'air turbulent est le fondement du contrôle d'un adversaire après le départ.

 

 

 

PETITE HISTOIRE DE CONSTRUCTION

 

 

Les matériaux

L’ensemble du bateau est une structure composite constituée de différents matériaux aux caractéristiques individuelles précise, dont l’association augmente considérablement la résistance mécanique.

  • Le Carbone
  • L’utilisation du carbone est incontournable : léger, solide, raide, il accepte peu de déformation.

    La fibre de carbone est tout simplement la plus performante.

    Ce matériau représente à lui seul 50 % du poids de la coque.

  • Le Nomex
  • Le Nomex est un produit réalisé à base de papier imprégné de résine phénolique.

    Pour avoir des densités plus ou moins denses, ce matériau est plongé plusieurs fois dans des bains de résine pour qu’il se solidifie. Les blocs de Nomex sont ensuite découpés selon les épaisseurs souhaité.

  • Le Composite
  • Un matériau composite est en fait un ensemble de plusieurs matériaux associés afin d’avoir les caractéristiques souhaitées.

     

     

    Visite de l’usine Minden de fabrication de voiles

    Minden est l’usine de voiles la plus avancée au monde, abritant le procédé 3DL, c’est à dire une fabrication en trois dimensions.

    Cette technologie révolutionnaire, élaborée en 1994, n’est pourtant pas une invention américaine, mais française.

    Le procédé de fabrication est somme toute relativement simple à comprendre. La voile , moulée à chaud sur un support concave (d’où la 3 dimensions ), est conçue en une seule pièce, sans couture ni raccord. Cette structure est adaptable et ajustable à volonté.

     

     

    Les avantages du 3DL sont multiples et largement prouvés :
    •  
    • solidité
    •  
    • stabilité
    •  
    • légèreté
    •  
    • puissance de propulsion

     

     

    Cette usine de Minden est une cathédrale d’acier de 5 500m² entièrement vouée au culte de l’América’s Cup.

    Cette fabrication demande d’énormes infrastructures.

    Il s’agit en effet de réaliser les grand-voiles de l’América’s Cup d’une surface de 35 m par 14m.

     

    GLOSSAIRE

     

     

    IYRU International Yacht Racing Union
    Jauge Définie la taille, la surface de voilure et le poids des bateaux
    LVC Coupe Louis Vuitton : Louis Vuitton Cup
    NYYC New York Yacht Club
    TNZ Team New Zealand